Binckbank Tour: pourquoi les sprinters ont-ils encore été piégés?
Pour la troisième fois en 4 étapes, les attaquants ont été récompensés de leurs efforts et les sprinters piégés.
- Publié le 17-08-2018 à 23h29
- Mis à jour le 17-08-2018 à 23h30
Pour la troisième fois en 4 étapes, les attaquants ont été récompensés de leurs efforts et les sprinters piégés. Pour la troisième fois en quatre étapes en ligne, les sprinters se sont fait surprendre à Lanaken où, en prenant la mesure de ses compagnons d’échappée, le Danois Magnus Cort Nielsen a ajouté une ligne de prestige à son beau petit palmarès. Celui-ci recense déjà (le coureur d’Astana n’a que 25 ans), deux étapes de la Vuelta, la Classica Almeria ou, cette saison, une étape du Tour d’Oman, une autre de celui du Yorkshire et, bien sûr, la récente 15e étape du Tour de France, à Carcassonne.
Encore raté pour les sprinters
Entre Leeuw-Saint-Pierre et Lanaken, le dernier mot est à nouveau resté aux attaquants, comme cela avait été le cas mercredi (victoire de Taco Van der Hoorn) et même jeudi (sprint anticipé pour Jasper Stuyven). Cette fois, quatre hommes se sont échappés dans la finale et après avoir compté cinq minutes d’avantage, le Néerlandais Julius van den Berg, le Français Alexis Gougeard, le Danois Magnus Cort Nielsen et notre compatriote Jonas Rickaert en ont conservé une bonne partie sur la ligne d’arrivée.
Le maillot vert de leader aurait même pu changer d’épaules si Rickaert, le mieux placé au général parmi les attaquants et à ce moment encore virtuel leader, n’avait été victime d’une crevaison et d’une chute provoquée par la voiture de son équipe Sport Vlaanderen, lors de son dépannage, à cinq kilomètres du but. Le Belge éliminé par ce double coup du sort, les trois coureurs qui l’accompagnaient étant beaucoup plus distancés au classement, ils se sont alors concentrés sur la victoire d’étape que Cort Nielsen n’a pas manqué d’empocher.
Pourquoi les sprinters ont encore été piégés ?
Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte. D’abord, alors que la saison se fait de plus en plus longue, il n’y a plus que sept coureurs par équipe et certaines ont déjà perdu un ou plusieurs éléments. Au cinquième jour de course, les forces manquent parfois. Ensuite, malgré la perspective de quatre sprints sur sept étapes, tous les meilleurs ne sont pas là car il y avait l’Euro le week-end dernier et, ce dimanche, se dispute la Classique de Hambourg promise elle aussi aux plus rapides.
De plus, parmi les sprinters présents, quelques-uns, comme Jakobsen, le vainqueur de la 1re étape, ont quitté la course, ce qui démobilise leurs équipiers. Et si Caleb Ewan s’est, comme la veille, montré le plus rapide du peloton et si son équipe Mitchelton-Scott a régulièrement assuré la poursuite, le futur départ de l’Australien chez Lotto Soudal explique peut-être l’entrain modéré de ses partenaires. De plus, plusieurs coureurs reprennent seulement après leur abandon au Tour, comme Dylan Groenewegen ou Marcel Kittel, et ils sont manifestement loin de leur meilleur niveau.
Enfin, les étapes se terminent à chaque fois par des courts circuits locaux, sinueux et techniques où l’organisation du peloton est plus compliquée que sur de longues lignes droites.