Arrêt de Sky: le ciel a ses limites

Mercredi matin, en ouvrant les rideaux de l'hôtel majorquin où tout le Team Sky sacrifie actuellement à l'un des premiers stages hivernaux, Chris Froome et Geraint Thomas ont découvert un horizon drapé de brume.

Arrêt de Sky: le ciel a ses limites
©AP

Mercredi matin, en ouvrant les rideaux de l'hôtel majorquin où tout le Team Sky sacrifie actuellement à l'un des premiers stages hivernaux, Chris Froome et Geraint Thomas ont découvert un horizon drapé de brume. 

Comme si les conditions météorologiques avaient tenu à être raccord avec l'actualité du jour. L'annonce du retrait de Sky comme sponsor titre fin 2019 confronte pour la première fois depuis neuf ans la formation britannique à certaines réalités qui lui échappaient depuis son arrivée dans les pelotons. La fidélité indéfectible d'un partenaire aux poches sans fond avait offert à la structure de Dave Brailsford des moyens pratiquement illimités pour accomplir un objectif qui avaient fait rire beaucoup en 2010 : remporter le Tour de France avec un coureur britannique.

Deux ans et demi plus tard, Bradley Wiggins devenait le premier sujet de sa majesté à endosser le maillot jaune sur les Champs Elysées... Une révolution que la formation britannique présenta comme construite sur les gains marginaux, ces petits détails qui séparent un accessit d'une victoire finale. Fort d'un budget près de deux fois supérieur à celui des autres grosses armadas du WorldTour (près de 50 millions), le Team Sky est très vite devenu l'ogre du peloton, capable de débaucher certains des meilleurs coureurs du monde pour les transformer en équipier de luxe. Une toute puissance financière qui pourrait donc bien être totalement remise en question dès 2020.

Car Si Dave Brailsford, le manager de la formation noire-azure, a déjà lancé un appel aux candidats sponsors, on peut se demander quelle société sera disposée à mettre plus de trente millions d'euros sur la table pour s'associer à une structure dont l'image s'est considérablement troublée ces dernières années. Entre l'affaire du paquet mystère adressé à Wiggins en 2012, le contrôle anormal de Froome sur la Vuelta 2017 et ce que certains ont appelé la "robotisation" de coureurs dont le regard ne quitte que trop rarement l'écran du capteur de puissance, le Team Sky a vu sa cote de popularité s'effondrer en Angleterre comme partout en Europe.

Et quand on sait à quel point Patrick Lefevere a galéré pour trouver un nouveau partenaire (Deceuninck) en dépit des 73 succès de ses hommes, on souhaite bon courage à Sir Brailsford... Le ciel a parfois ses limites !

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