Les supporters montois et carolos se livrent avant le derby: "Triste de voir les salles vides"

Vous vous attendez à quoi pour ce premier derby de la saison ?

Jérôme : "Un derby, ça ne se joue pas. Ça se gagne. Il y aura beaucoup d’intensité et on s’attend à un très beau match, même si Mons sort d’un déplacement à Chypre."

Frank : "Il faut se méfier de Mons. Par le passé, on a vu que Mons avait les armes pour faire mal. Mais c’est vrai que nous sortons d’une grosse victoire européenne."

Vous êtes satisfait du niveau actuel de votre équipe ?

J. : "Pour le moment, il y a trop de hauts et de bas à Mons. Jones et Nikolic sont réguliers mais ce sont presque les seuls. D’autres ont du mal à s’adapter, comme Hess. Tandis que Chrabascz et Upshur sont trop irréguliers. Je suis un peu déçu du recrutement."

F. : "Au début du championnat, il y avait beaucoup d’incertitudes. Maintenant, nous avons pu constater une grosse amélioration. Je ne m’attendais pas à une qualité de jeu si élevée. L’équipe est très bien balancée et il y a une bonne mentalité. En espérant que ça continue de la sorte…"

Le niveau général du basket-ball belge a baissé ?

J. : "Oui, il ne faut pas se leurrer. Le niveau baisse depuis 3 ou 4 ans. Mons avait par exemple un groupe abordable en Fiba Europe Cup. C’est aussi une question de budget. Mais c’est général. "

F. : "C’est sûr que le niveau régresse. Ostende domine la ligue par exemple mais a beaucoup de difficultés en Europe."

C’est ce qui explique les faibles affluences dans les stades ?

J. : "Non. Selon moi, c’est parce que les équipes jouent toutes quatre fois contre chacun. C’est trop. Les gens se lassent."

F. : "C’est un peu lié au niveau. Mais même le système de back-to-back en seconde partie de saison, ça ne va pas. Les gens choisissent leur match. Il y en a trop."

Ça doit vous chagriner…

J. : "Oui. La salle de Mons est parfois vide. C’est triste de voir ça. Mais, encore une fois, c’est pareil ailleurs. Même à Ostende, où la salle n’est pleine qu’en playoffs. Il y a 5 ou 6 ans, ce n’était pas comme ça…"

F. : "Cette année-ci, c’est vraiment flagrant. Les salles sont vides…"

Quelles sont les solutions ?

J. : "Il faudrait ouvrir la ligue à plus d’équipes et diminuer le nombre de confrontations. Quatre matchs, c’est beaucoup trop. Ça devient monotone."

F. : "Avec quelques équipes en plus, c’est vrai que ça sera plus attractif. Et faire uniquement un système aller-retour et non plus quatre matchs. Le problème qui se pose, c’est le niveau des équipes, et puis la force financière. Il ne faut pas que la différence soit trop grande."

Qui va gagner ce samedi soir ?

J. : "Mons, évidemment. Si on gagne, on fera une affaire en or en étant à 6 victoires et 2 défaites."

F. : "Sans aucun doute, Charleroi. On va l’emporter mais ça sera un match très étriqué."

Et qui sera champion en fin de saison ?

J. : "En principe, Ostende, Anvers et Charleroi vont jouer le titre. Mais je verrais bien Charleroi être champion.

F. : "Ostende ne m’impressionne pas. Anvers, nous les avons déjà battus chez eux. J’y crois mais je pense que ça va être très serré entre ces trois équipes. Attention tout de même à Mons, qui va monter en puissance."

Les supporters vont mouiller le maillot

En prélude du derby des joueurs, un derby des supporters est prévu au Spiroudôme ce samedi à 14 h 30. Une équipe de fans de Mons affrontera une autre sélection de fans carolos. Le tout dans la bonne humeur. "Il y a une amitié sans faille avec les supporters de Charleroi", sourit Jérôme. "Même avec les supporters d’Alost ou d’Anvers par exemple. Pendant le match, chacun supporte son équipe mais nous n’hésitons pas à aller boire un verre ensemble à la fin du match. C’est autre chose qu’au football !"

Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. "Il y a une dizaine d’années, les rapports étaient plus tendus", admet Frank Mine. "Nous avons appris à nous connaître et maintenant c’est devenu une vraie amitié."

Les supporters de Mons organisent même chaque année un tournoi de supporters en fin de saison. Toutes les équipes de la ligue y sont représentées.

"Je n'oublierai jamais le titre à Bree"

Orphelin de trophée depuis sept années, Frank Mine rêve que le Spirou Charleroi retrouve les sommets cette saison. Pour par exemple revivre le sacre de 2005.

"Je n’oublierai jamais ce titre remporté à Bree", confie Frank Mine. "Nous avions fait le déplacement avec 600 supporters. C’était un match incroyable. Nous avions ensuite fait la fête durant toute la nuit avec les joueurs en revenant au Spiroudôme. C’était génial."

De son côté, Jérôme Toussaint se souviendra toujours de la finale de la Coupe de Belgique remportée en 2006 contre… Charleroi. "C’est le premier trophée que nous avons gagné, à l’époque avec Niksa Bavcevic comme coach, Georges Evans, Jim Potter, Omar Cook, etc. Je pense que c’est la plus belle période que le club ait connue pour le moment même si j’espère qu’il y en aura d’autres dans les prochaines années."