Axel Hervelle, de retour en Belgique: "C’était le bon moment pour venir"
Après un exil de plus de 15 ans en Espagne, Axel Hervelle est de retour en Belgique.
- Publié le 19-09-2018 à 07h06
- Mis à jour le 19-09-2018 à 08h10
Après un exil de plus de 15 ans en Espagne, Axel Hervelle est de retour en Belgique.
"C’est une légende du basket belge qui débarque à Charleroi !" C’est par ces mots que Sébastien Bellin, le manager général du Spirou, décrit Axel Hervelle, son nouveau pivot. Il faut dire que cela fait des années que les Carolos font le forcing pour le rapatrier et les objectifs élevés (au moins un titre sur la scène belge) n’effraient pas l’ancien international. "Le groupe est conscient de l’objectif et on a envie d’aller chercher un titre, confirme-t-il. Tout est possible et le but est de mettre fin à l’hégémonie d’Ostende en Belgique." Rencontre avec Axel Hervelle.
Comment se passe le retour en Belgique ?
"Je me sens très bien mais c’est vrai que pendant quinze ans, j’ai eu un autre rythme de vie. Je suis très content d’être de retour et c’est une nouvelle étape dans ma carrière."
Qu’est-ce qui a motivé ce choix de venir au Spirou ?
"Cela fait plusieurs années que nous sommes en contact et la relation est très bonne avec les dirigeants. Leurs ambitions correspondent exactement aux miennes et nous avons la même vision de l’avenir."
Justement, cela fait plusieurs années qu’on vous cite au Spirou. Pourquoi cette fois-ci, c’était la bonne ?
"Personnellement ainsi que pour Bilbao, ça a été une année très compliquée. J’avais besoin d’un nouveau challenge et je pense que c’était le bon moment pour venir à Charleroi."
L’après-carrière, vous y pensez déjà ?
"Franchement, non ! Pour le moment, je suis concentré sur ma carrière de basketteur et on va tenter de terminer la saison au mieux en remportant un titre."
D’Espagne, vous avez gardé un œil sur la compétition belge ?
"Oui, bien sûr, et je pense d’ailleurs qu’avec notre effectif, on peut faire de belles choses. Maintenant, il y a aussi des équipes comme Anvers, Ostende, Alost, le Brussels ou encore Mons qui se connaissent très bien et qui sont en place depuis un bon moment. Il faudra aller les chercher."
Comment se passe la préparation jusqu’à présent ?
"On vient d’avoir quatre semaines très intensives où on a fait du bon travail. Je trouve que l’équipe est bien balancée entre le jeu extérieur et intérieur. Maintenant, il faut aussi dire que la préparation a été un peu chamboulée avec ce match de Coupe d’Europe (face à Tel-Aviv) qui arrive très tôt (ce vendredi). C’est un peu rapide mais il faudra être prêt."
Il y a quinze ans, quand vous avez quitté la Belgique, Pepinster était encore en D1. Le club n’y est plus, c’est quelque chose qui vous affecte ?
"Cela me fait un pincement au cœur, c’est certain. Je viens d’ailleurs d’aller voir le match des Lions au Hall du Paire et c’est quand même dommage de ne pas rentabiliser cette belle salle. Ne plus voir le chaudron pépin, c’est une vraie déception pour moi !"
"Manu Lecomte est un joueur spécial"
Avec 128 caps au compteur en équipe nationale, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Axel Hervelle est un monument du basket belge. D’ailleurs, les Lions auront toujours une place particulière en lui.
"Pour moi, l’équipe nationale, c’est le reflet du basket belge. Il faut toujours être derrière eux et je suis leur premier supporter."
S’il a récemment tiré sa révérence, il reste néanmoins un spectateur très attentif.
"Il y a beaucoup de jeunes avec de grosses qualités et un très bon coach. J’espère vraiment qu’ils arriveront à se qualifier pour le prochain championnat d’Europe."
Et en parlant de jeune justement, Axel Hervelle livre son ressenti à propos de Manu Lecomte. "Manu est un joueur spécial, différent. Il a vraiment les capacités pour jouer dans de très grands clubs et je lui souhaite sincèrement le meilleur."
Et pour la NBA ? "Quand on est meneur, c’est parfois un peu plus compliqué d’y arriver. Mais pour moi, il a les capacités pour jouer en NBA car il travaille dur et est très intelligent. Maintenant, il faudra être présent au bon endroit et au bon moment. C’est souvent comme cela que ça se passe", conclut Axel Hervelle.
"La NBA ? Un choix de ne pas y aller !"
Tout au long de sa carrière, comme tout sportif professionnel, Axel Hervelle a été contraint d’opérer des choix, parfois cornéliens et compliqués. Et si en 2005 il était drafté par les Nuggets de Denver (52e choix), il n’a finalement jamais foulé les parquets de la NBA. Mais pas de quoi avoir des regrets.
"C’est un choix que j’ai fait, explique-t-il. J’avais l’occasion d’y aller mais la situation contractuelle dans laquelle je me trouvais était compliquée. De plus, j’ai toujours mis l’accent sur le temps de jeu et en NBA, du moins à cette époque, je n’avais aucune garantie à ce niveau. Sans oublier qu’on sortait d’une très grosse saison avec le Real Madrid et qu’on avait comme objectif d’atteindre le Final Four de l’Euroligue."
Et si ces choix ont été parfois difficiles, Axel Hervelle n’a aucun regret sur sa carrière et assume ses décisions. "J’ai toujours pris mes décisions avec beaucoup de réflexion et de concentration. De plus, j’ai toujours assumé mes choix et je continuerai à le faire. Non, je n’ai vraiment aucun regret", conclut-il.
Il faut dire que quand on passe six saisons au Real Madrid et huit à Bilbao, il n’y a pas de quoi rougir.