Ann Wauters de retour de stage en Chine avec les Belgian Cats: "Je me sens motivée comme jamais"
De retour de Chine avec les Belgian Cats, Wauters explique ses problèmes de genou.
- Publié le 08-06-2018 à 12h52
De retour de Chine avec les Belgian Cats, Wauters explique ses problèmes de genou. Élue tout récemment dans le cinq idéal des meilleures étrangères de tous les temps en LFB (Ligue féminine française), l’immense Ann Wauters n’entend pourtant pas encore être récompensée pour l’ensemble de son œuvre. Même si ses soucis de genou persistent après l’opération du ménisque subie en décembre, la quintuple joueuse européenne de l’année a, en effet, encore faim de terrain et de succès, mais avec les Belgian Cats désormais plutôt qu’à titre individuel. "Je suis impatiente de rejouer avec les filles. Je me sens motivée comme jamais même si ces soucis de genou commencent tout doucement à me peser. C’est ma première vraie blessure après tant d’années de haut niveau. Je n’avais donc jamais connu cela..."
Alors, si elle est calme tout en poursuivant sa revalidation lors de ce stage en Chine et en supportant les Cats depuis les tribunes, Ann Wauters l’avoue... "Je ne panique certainement pas mais je ne cache pas que cela devient long et que de temps à autre des doutes commencent à surgir petit à petit. C’est sur le terrain que je veux encore apporter quelque chose à l’équipe nationale et pas sur le banc de touche."
Motivée par le maillot tricolore à 37 ans bien sonnés, la championne WNBA l’est assurément. "Mon dernier objectif de carrière, ce sont les Jeux de Tokyo. Pouvoir y participer avec les Cats, ce serait pour moi la cerise sur le gâteau."
Mais pour y arriver, il s’agira d’abord de s’établir pour de bon dans le gratin mondial. À Tenerife d’abord en septembre puis derrière, en novembre, lors de la dernière des fenêtres de qualification à un Euro 2019 qui, pour les cinq premières classées, ouvrira l’accès au tournoi pré-olympique et peut-être par après aux jeux de 2020. Autant dire que cela tient du parcours du combattant avec un genou récalcitrant. Avec son tempérament de battante, Wauters n’en a cure. "Je serai là en septembre, même si je dois jouer avec la douleur. J’aurai ensuite tout le temps de reposer mon genou pour la fenêtre de novembre et après celle-ci. Après, il sera toujours temps de voir ce que je fais au niveau d’un club."
La Chine, un monde de différence !
Classée à la dixième place au ranking féminin de la Fiba (Belgique est 28e), la Chine n’entend pas en rester là. Sous la direction du coach Xu Lin min et de ses cinq (!) assistants, le géant asiatique s’est lancé dans un programme ambitieux visant à intégrer rapidement le gratin mondial, le tout au départ d’une nouvelle génération de jeunes joueuses pleines de talent (mais aussi de taille et de physique). "Dans cette équipe, il y a déjà quatre ou cinq joueuses presque inconnues en Europe, mais qui auraient sans discussion leur place en Euroligue, que ce soit la pivot Han Xu (19 ans, 2m06), la meneuse Li Yuan (18 ans, à peine) ou les solides Sung Men ran (26 ans, 1m97) et Li Yue ru (19 ans, 2m01)..." remarque le coach Philip Mestdagh. Au-delà, la Chine se donne les moyens de ses ambitions. Ainsi, en vue de préparer le mondial de Tenerife pour lequel elles sont versées dans le groupe des États-Unis, les Chinoises sont réunies depuis… deux mois déjà, et le resteront sans interruption jusqu’à fin septembre. Cinq longs mois loin de chez elles, à raison de deux entraînements par jour, six jours sur sept, sans oublier une grosse vingtaine de match de préparation contre les meilleures (dont la Belgique !), on n’est pas là pour rigoler ou faire dans la dentelle. Un régime spartiate que l’on n’imagine même pas chez nous. Le succès remporté de haute lutte mardi soir à l’Université des sports de Pékin n’en acquiert donc que plus de valeur après… 4 jours de préparation seulement, 24 h de voyage et 6 h de décalage à digérer.
Une totale réussite !
Une tournée fatigante, mais enrichissante.
Au retour d’une tournée fatigante, mais enrichissante, l’analyse du coach Philip Mestdagh est 100 % positive. "C’est une réussite totale avec ce succès au dernier match en point d’orgue d’une semaine importante à tous points de vue."
Si certains pouvaient, en effet, douter de l’utilité immédiate d’un déplacement aussi lointain à l’issue d’une longue saison mais à trois mois encore du Mondial, le staff des Belgian Cats est de son côté totalement conforté dans des choix réfléchis. "Nous n’avons pas répondu à la légère à cette invitation de la fédération chinoise. Dans l’optique de Tenerife, il s’agissait d’aller se frotter à plus fort, plus costaud, mais surtout à un tout autre style de basket en sortant de notre zone de confort. C’est aussi l’occasion d’une forme de team building pour resserrer de manière naturelle les liens entre les (jeunes) anciennes qui ont vécu l’aventure de l’Euro l’an dernier et une nouvelle génération (Julie Allemand, absente à Prague pour blessure et épatante en Chine, Laure Resimont, la joueuse belge de l’année, Lore Devos qui évolue en NCAA aux États-Unis). C’est la raison également pour laquelle nous sommes partis avec quinze joueuses, dont Ann Wauters, qui a un rôle primordial de chef de meute à jouer, même si elle toujours en revalidation."
"Ce qu’on a vécu ensemble pendant une semaine au bout du monde, que ce soit sur le terrain et ce dernier succès mais aussi, voire surtout, en dehors, c’est un liant formidable pour ce groupe. Des fondations sur lesquelles construire…" renchérit l’assistant Pierre Cornia avant la conclusion de du coach Mestdagh : "Une chose est d’ores et déjà sûre après cette tournée. Avec ce qu’on a vu à Pékin et Shanghai, au moment d’aborder notre véritable préparation au Mondial en août prochain, on partira de beaucoup plus haut que l’année dernière, que ce soit au niveau, du jeu, du vécu et de la cohésion."