Genève: la voiture flottante vole la vedette
Et si le vieux rêve de l’homme était, enfin, sur le point de décoller ?
- Publié le 09-03-2018 à 12h16
- Mis à jour le 09-03-2018 à 12h17
Et si le vieux rêve de l’homme était, enfin, sur le point de décoller ? Peugeot 508, Ferrari 488 Pista, Porsche GT3 RS, BMW M Gran Coupé ? Rien de tout cela. Les stars du Salon automobile de Genève, officiellement ouvert au public hier, sont du genre à prendre un poil plus... d’altitude.
La voiture volante, depuis que l’homme se meut dans un quatre-roues motorisé, fait saliver le monde du cinéma - et les plus enthousiastes des constructeurs automobiles. Sauf que les contraintes techniques liées à ce type de véhicules ont toujours représenté un train d’atterrissage trop lourd à lever. Une barrière qui, petit à petit, est en train de se briser.
L’entreprise batave Pal-V y est pour beaucoup. Son Liberty fait clairement le buzz, à Genève. Il s’agit d’un engin à trois roues, capable d’évoluer sur route comme dans les airs. Chez Pal-V, c’est une "frustration" qui a généré la naissance du Liberty. En avion, "vous décollez à un endroit d’où vous ne voulez pas partir et vous arrivez à un endroit qui n’est pas votre destination", explique Robert Dingemanse, PDG de la start-up hollandaise. "Le Liberty de Pal-V est le produit parfait pour la mobilité entre villes, assure-t-il. En dehors des villes, on vole, et une fois dans la ville, on roule".
Motorisé, côté bitume, par un bloc d’une centaine de chevaux pour la route (avec près de 1.000 km d’autonomie, grâce à un appétit mesuré) et d’un moteur pour les airs développant 200 ch, elle se contentera d’une distance de 165 m pour s’élever dans les airs.
Deux versions seront lancées, avec une production pour le moment limitée : une centaine d’exemplaires - et déjà de solides délais d’attente. Les tarifs sont en revanche salés : 500.000 € pour la plus chère des moutures (avec cours de pilotage aérien inclus), et 300.000 € pour l’itération Sport, plus basique, donc dépouillée. Bémol : pour l’heure, l’engin n’est pas homologué pour évoluer sur nos routes ou dans nos cieux.
Une question, selon les fondateurs bataves du projet, "de mois", les premières autorisations étant attendues pour 2019 (en même temps que les premières livraisons).
Il n’y a pas que du côté de Pal-V qu’on tente de décoller : le consortium Audi/Airbus/Italdesign (filiale du groupe VW) planche aussi sur la technologie et présente à Genève son concept PopUp Next de véhicule volant autonome. Le concept ressemble à une télécabine futuriste, sur laquelle se greffent trois rotors et quatre roues. La partie basse du véhicule, qui est roulante, et la partie haute, qui est volante, sont détachables et peuvent se déplacer de manière autonome.
Entièrement électrique, le produit est pensé comme un moyen de transport collectif et urbain. "Ce véhicule n’est pas prévu pour être vendu à des particuliers" mais a été "conçu comme un moyen de transport partagé", affirme Mark Cousin, chef de projet chez Airbus, qui a développé la partie volante du PopUp Next. "Je ne sais pas si vous allez l’utiliser tous les jours", estime M. Cousin, mais on pourra l’utiliser "par exemple pour aller à l’aéroport" pour un prix "à peine plus cher qu’un taxi", sans devoir s’inquiéter des embouteillages.
Airbus veut lancer les premiers essais dans des villes d’ici 2022 et planche aussi sur d’autres applications, pour le transport de fret la nuit, ou le transfert de patients entre hôpitaux. PopUp Next vise une commercialisation à l’horizon 2025.