Drogue du zombie, 3-MMC, Buddha Blue : un nouveau centre d’expertise pour mieux analyser les nouvelles drogues
Le nouveau centre installé en Région bruxelloise permettra de mieux comprendre la provenance et la composition des nouvelles drogues de synthèse.
- Publié le 23-04-2024 à 12h13
- Mis à jour le 23-04-2024 à 12h14
L’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) a inauguré ce mardi un tout nouveau centre d’expertise forensique en matière de drogues afin d’offrir un appui à la police, à la douane et aux magistrats dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, a débloqué un budget de fonctionnement annuel d’un demi-million d’euros à cet effet.
L’expertise forensique est une méthode scientifique visant à rechercher et exploiter des indices en vue de la manifestation de la vérité. Elle est souvent utilisée pour répondre à une question légale ou judiciaire. Ici, l’objectif du centre est triple : garantir un échantillonnage correct et sûr des drogues par la police et la douane, développer des méthodes forensiques pour établir des profils de drogues spécifiques et, enfin, créer et gérer une base de données nationale relative aux drogues.
”Cela permettra de mieux comprendre les tendances en termes de trafic, les méthodes de production, les types de drogues utilisées et leur qualité”, détaille l’INCC qui s’inscrit dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, en appui de la police, de la douane et des magistrats. Les fonds alloués serviront à acheter des équipements spécialisés mais également à recruter quatre nouveaux employés au profil scientifique.
Une meilleure vue d'ensemble des nouveaux types de drogues
”Grâce au nouveau centre d’expertise, nous aurons une bien meilleure vue d’ensemble des nouvelles tendances et des nouveaux types de drogues”, s’est réjoui Paul Van Tigchelt. De nouvelles drogues de synthèse telles que la “drogue du zombie” appelée flakka, ou la Buddha Blue, sont en effet en plein essor. “En déterminant la composition exacte et les impuretés, nous serons pour la première fois en mesure d’établir des liens entre différents échantillons de drogues et de savoir exactement où ils sont distribués”, a assuré le ministre.
Une meilleure connaissance de la composition des substances permettra également “d’être plus efficaces en matière de politiques de santé, en proposant des traitements plus adaptés”, selon Ine Van Wymersch, commissaire national aux drogues. “De plus, cela renforcera notre sécurité en nous offrant une vision plus claire des produits vendus et consommés, nous incitant ainsi à mieux suivre la chaîne d’approvisionnement et les précurseurs (produits chimiques utilisés pour la fabrication de drogues, NDLR)”, a-t-elle ponctué.
”Face à l’innovation des organisations criminelles dans leurs produits et leurs méthodes, il est impératif pour nous de ne pas rester à la traîne et d’innover à notre tour. Ce nouveau laboratoire sera notamment dédié à l’analyse des drogues. Une meilleure connaissance de la composition des substances nous permettra d’être plus efficaces en matière de politiques de santé, en proposant des traitements plus adaptés. De plus, cela renforcera notre sécurité en nous offrant une vision plus claire des produits vendus et consommés, nous incitant ainsi à mieux suivre la chaîne d’approvisionnement et les précurseurs”, conclut-elle.