l'Office des Étrangers a expulsé un homme de force alors que le Conseil du Contentieux des Étrangers lui avait donné le droit à l'asile
L'association Getting The Voice Out dénonce mercredi que l'Office des Étrangers a procédé à une expulsion de force d'un homme originaire d'Éthiopie vendredi soir sans respecter la temporalité des procédures entamées.
- Publié le 24-04-2024 à 23h44
L'homme était en attente de la décision finale du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE), pour contester la décision du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) de refuser sa seconde demande d'asile.
Mardi, l'association a appris que le CCE a donné raison à cet Ethiopien et a annulé la décision du CGRA. Suite à cela, le CGRA est dans l'obligation de reprendre le dossier de demande de protection internationale de cet homme arrêté à l'aéroport de Zaventem en décembre 2023.
Mais comme il a entre temps déjà été expulsé de force, l'association Getting The Voice Out est désormais sans nouvelles de lui depuis vendredi
"L'Office des Étrangers était informé de la décision du CCE avant l'expulsion programmée, mais a pourtant maintenu sa décision d'expulser de force Sintayehu B. vers Addis-Abeba ce vendredi 19 avril. Nous dénonçons cette expulsion qui a eu lieu sans aucun respect des décisions de justice", avertit l'association dans un communiqué mercredi soir.
Dans un mail adressé aux autorités responsables au sujet de ce dossier, Getting The Voice Out demandait déjà "de respecter la temporalité des procédures entamées, de permettre à une juridiction administrative compétente de faire son travail et ainsi de ne pas bafouer les droits fondamentaux" de ce demandeur d'asile.
"En planifiant son expulsion à cette même date, avant qu'une décision du CCE ne puisse être rendue, vous prenez délibérément la décision de renvoyer Sintayehu B. dans un pays qu'il fuit, et dans lequel il y a une guerre civile ! Ce faisant, vous l'empêchez délibérément de recourir aux voies légales de recours auxquelles il a droit et d'éventuellement bénéficier d'une protection internationale", critiquait l'association.